Les anecdotes
Les anecdotes sont les petites histoires qui rendent les projets plus vivants, plus réels. A la demande de Philippe De Longcamp, un passionné digne de ce nom, je vais vous raconter l'histoire des Aérias à la manière d'un conte pour enfant. Force est de constater que la plupart des audiophiles sont de grands enfants qui ont construit leur passion comme un jouet qui leur amène plaisir et passe temps. En ce qui me concerne, j'ai commencé cette aventure en 1996 par la réalisation d'un véhicule participant au championnat IASCA qui regroupe des personnes se passionnant pour une HiFi embarquée. Passant plusieurs heures au soin de ma voiture, j'ai fini par me rendre compte que ce jouet n'était que acte d'égoïsme au regard de tout ce qu'une installation domestique pouvait apporter. C'est ainsi que j'ai réalisé un home cinéma pour pouvoir partager un peu plus cette passion de la retranscription sonore. Les enceintes étaient toujours de fabrication maison sur les conseils avisés de Mr Breton (maison du haut parleur Toulouse) qui m'a orienté vers un kit Focal C800 pour les voies frontales, un kit B400 pour les voies arrières, une centrale JM Lab Chorus K2 et un caisson de grave SW32A de la même marque. Ayant toujours attaché plus d'importance à l'oreille qu'aux effets visuels, je me suis toujours contenté d'un vulguaire 36 cm pour l'image. J'avoue que le son était toujours surdimensionné mais le budget pour un système d'image en rapport avec le son était trop élevé pour mon portefeuille. Finalement, on revient toujours aux sources de la HiFi et c'est ainsi que j'ai cédé mon installation pour me focaliser essentiellement sur la stéréo. Toujours de mèche avec mon ami "Breton", j'ai fini par acquérir le fameux kit de marque Audiodynamique, tout simplement parce qu'il constituait à mes yeux, un excellent mariage de tous les registres. Au début de cette aventure je ne soupçonnais pas le potentiel de cette enceinte tout simplement parce que je ne les avais jamais écoutée avec une électronique digne de ce nom. Mais les premières impressions étaient déjà suffisantes pour se rendre compte que l'on était bien au-dessus de n'importe quelle enceinte affichant 93 Db. Effectivement, le pavillon associé à sa chambre de compression et le HP de grave possède chacun un moteur de rêve. L'accélération qu'ils peuvent avoir rend l'écoute étonnament fluide et détaillée.
La construction des enceintes s'est donc faite dans une ébénisterie d'un ami qui a bien gentilment accepté de me prêter son expérience pour mener à bien ce projet. De plus, ce sacré Francis avait beaucoup de relations pour trouver les matériaux mais surtout les bons : la colle, le bois, bref tous les accessoires qui permettent de travailler correctement. La première étape consista à refaire un géometrie du caisson en accord avec la forme du pavillon. Cette étude est présentée dans un autre chapitre du projet. Le travail s'est fait sans compter les heures et c'est ainsi qu'il aura fallu près de huit mois pour achever les Aérias. La période de Noël a été mise à profit pour ne faire que ça. A cette époque, il faisait froid et je me rappelle encore l'odeur du poêle qu'allumait Francis avant de travailler. Plusieurs fois, nous avons manqué de mettre le feu à l'ébénisterie à cause du froid. Trop de feu, trop de flammes et j'ai pris un blâme, donc plus question de jouer avec le feu. Pour tout ce qui était découpe du bois la grande scie circulaire me donnait la chair de poule, donc ça c'était du ressort du maître des lieux. Ces outils sont tellement affutés qu'il ne valait mieux ne pas laisser un doigt au hasard sous peine de lui dire adieu. Petit à petit, les enceintes ont pris forme. Parallèlement, Francis réalisait ses Utopia de toute beauté mais on peut dire que la galère a été mutuelle. Lui avec ses angles de coupe à 45° et de mon côté avec le doublage des parois. Un à un, chaque panneau est venu se coller pour finalement constituer un assemblage rigide de deux matériaux (aggloméré et medium). La phase de préparation des surfaces a été une des plus dures. N'ayant jamais fait de carrosserie, mes surfaces ressemblaient plus aux montagnes russes qu'à un marbre de mesure de planéité. Heureusement ce bon vieux Francis est venu à la rescousse pour m'enseigner l'art du mastic. Les arrondis, les angles tout y est passé pour enfin avoir une caisse digne de ce nom. A chaque fois que nous devions faire la poussière et ranger un peu la sciure que nous générions c'était une véritable jungle. De la poussière rendait le lieu impraticable et nous étions obligé de nous passer la soufflette sur tout le corps pour ressembler un peu plus à quelque chose d'autre que des hommes jaunes. La construction était ponctuée de visites d'amis qui suivaient les évolutions et nous permettaient de faire quelques pauses. La peinture a été faite par un professionnel mais malheureusement ce n'est pas de la laque qui a été utilisée. Trois couches de noir et trois de vernis n'amènent pas un rendu laqué type piano. Il se peut qu'ultérieurement la finition fasse l'objet d'une cure de jouvance pour avoir un effet plus stylé. La réalisation est tout de même magnifique et elle n'aurait pu aboutir sans l'aide de ce cher Francis, il est donc tout normal de le remercier à sa juste valeur. Merci beaucoup à toi, homme à tout faire, homme du Grand Sud, Francis.